Carnet d’inspiration #1 – le Tarot chez Dior

Les articles “Carnet d’inspirations” (dont le présent est le premier) n’ont pas vocation à fournir une analyse complète et exhaustive des objets présentés, mais simplement de les partager et d’en garder une trace.

Pour la collection haute couture femmes Printemps-Été 2021 chez Dior, Maria Grazia Chiuri, directrice artistique de la maison, a créé une collection inspirée du Tarot Visconti-Sforza, jeu enluminé datant de la Renaissance et de très haute facture.

Le Tarot fait partie intégrante de ma vie et de ma pratique d’accompagnement en stratégie de marque, et c’est aussi une source inépuisable d’inspiration – que ce soit à travers son histoire, les cartes elles-mêmes et leurs significations et symboliques, qu’à travers les nouveaux regards artistiques portés sur lui.

J’avais donc aujourd’hui envie de documenter cette œuvre et de vous la partager, comme un shoot d’inspirations.

Le Tarot Visconti

Les cartes du Tarot Visconti, constituées de feuilles d’or, lapis lazuli et autres préciosités, s’apparentent d’avantage à des œuvres d’art qu’à des cartes à jouer (leur grande taille et des marques d’accrochage mural laissent d’ailleurs à penser qu’elles n’étaient vraiment pas destinées à cet usage) – voir cet article d’Emmanuelle Iger, par ici.

C’est un produit de luxe, commandé par une aristocratie puissante et fortunée. Logique donc que Maria Grazia Chiuri se soit appuyée sur celui-ci pour sa collection, ça fait bien plus “Dior” que les déclinaisons tarologiques plus tardives et populaires telles que le Tarot de Marseille ou le Rider Waite Smith.

L’œuvre

La collection a été présentée via un joli film d’un quart d’heure, que l’on peut voir sur Youtube : par ici.

On y voit les figures de quelques arcanes en action, contexte de l’évolution de la protagoniste qui se demande qui elle est.

Au moment du générique, chaque tenue est présentée – 15 tenues pour 15 arcanes :

Prendre la haute couture pour ce qu’elle est

Je ne pouvais évoquer la haute couture ici sans parler de la vision que j’en ai.

Je suis bien sûr loin d’être spécialiste du sujet, et je perçois la haute couture comme un milieu complètement inaccessible, réservé aux initiés et à une certaine tranche de la population – le petit 1% qui s’accapare les richesses du monde entier et qui nous laisse aller droit dans le mur sans remettre en question ses privilèges, son mode de vie et ses actions.

Cela dit, je ne peux pas passer sous silence le fait que dans la haute couture, il y a l’Art, la recherche et le savoir-faire. Des notions qui me sont chères (sacrées !) et qui trouvent dans ce domaine un espace d’expression et d’épanouissement quasiment illimités, à la hauteur des moyens financiers qui y sont consacrés (quoique, ça vaudrait le coup de savoir combien sont payées les “petites mains” qui brodent et cousent ces tenues incroyables).

Comme pour tout, il y a dans la haute couture une part d’ombre – le capitalisme, l’exploitation des ressources, l’élitisme, l’inaccessibilité, … – , et une part lumineuse – la beauté, l’excellence, les paillettes dans les yeux, la passion, …

J’ai choisi aujourd’hui d’en regarder l’aspect lumineux, sans pour autant en ignorer le moche.

Signature Judith